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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 10:47

~~La Gazette des blaireaux

Après le 13 novembre

Je voudrais d'autant moins me mêler au concert des « Je vous l'avais bien dit » que cette impressionnante unanimité est orchestrée en grande partie par ceux-là même qui ont créé les conditions rendant possibles et pour ainsi dire inéluctables les abominables événements que nous vivons. Comme à l'ordinaire, les commentateurs politiques et médiatiques des attentats ne prennent en compte dans leurs explications que leur contexte immédiat, sans que l'on puisse démêler d'ailleurs s'ils le font par habileté, pour dissimuler les responsabilités initiales, ou simplement par myopie, et par l'habitude facile et paresseuse de n'envisager que le court terme, en amont comme en aval. Jamais la moindre remise en question des grandes lignes de la politique et de la géopolitique antérieures, alors que c'est précisément là que se trouvent, et se cachent, les vraies causes. Et que si l'on avait écouté, là aussi, les sages au lieu des fous, et les avisés au lieu des imbéciles, la série causale du terrorisme islamique eût été dans l'impossibilité de se mettre en place. Et surtout de fonctionner. Ils parlent du terrorisme islamique et ne peuvent en désigner l'origine, puisque ce serait désigner l'annexion des territoires palestiniens par Israël. Cette annexion est la cause première de la Troisième Guerre mondiale qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Ils ont donc commencé par invoquer un « choc des civilisations », explication incompréhensible et sans équivalent dans l'Histoire, où tous les « chocs » internes ou externes éprouvés tant par notre civilisation que par les autres ont toujours été provoqués, non par des incompatibilités entre civilisations, mais par des appétits de conquête ou de reconquête, des désirs de domination politique, économique, parfois idéologique ou religieuse, ou prenant la religion pour prétexte. Dans ces conflits, la nature de la civilisation en tant que telle n'a joué à l'évidence qu'un rôle de support.

*

Il aura fallu 130 morts en quelques minutes pour que les Français, qu’ont abrutis quarante ans de propagande antipatriotique et antinationale distillée par l’européisme gaucho-bobo-écolo-mondialo-socialo au service volontaire ou non des intérêts américains et allemands, redécouvrent les trois couleurs. Brusquement il n’est plus « ringard », comme ils disaient, de se proclamer Français. Ils dévalisent les vendeurs de drapeaux et ne rapportent plus ceux-ci chez eux, dissimulés sous un emballage hermétiquement clos (sic, entendu à la radio).

Ils chantent même leur hymne national hors des terrains de foot ! Encore quelques milliers de victimes de plus, et imitant à bon escient, pour une fois, l’Amérique, ils oseront peut-être de nouveau prononcer le mot « Nation ».

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Les Américains ont tourné Naissance d’une Nation (Griffith, 1915). Les Français n’ont pas encore réalisé À bas la Nation ! mais tous les espoirs restent permis.

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Ulcérés par cet élan spontané de patriotisme observé chez nos compatriotes, les simili-penseurs de l’anti-France vont tenter par tous les moyens, pour le vider de substance, de le distinguer du « nationalisme ». Bien sûr que les deux mots désignent des réalités différentes ; sinon, on aurait affaire à une synonymie inutile. Mais il n’est pas moins évident qu’ils vont ensemble, comme la Nation avec l’État ou le courage avec la fierté. Que serait un patriotisme qui ne serait pas « national », au plan géographique et démographique, et « nationaliste » au plan des sentiments et des idées ? Autrement dit fondé sur le concept de nation, sur les raisons qu’on a, lui appartenant par les racines historiques les plus lointaines, d’aimer celle-ci : non seulement de souffrir de ses malheurs, mais aussi et surtout de vibrer à ses victoires, d’être fier de son influence sur la marche de l’Histoire, de son rayonnement, de sa grandeur passée et que l’on espère à venir. Un patriotisme de clocher ? départemental ? régional ? (ici, on ne rit pas, s’il vous plaît :) européen ?, international ? Et qu’en serait-il d’un nationalisme sans patrie ?

Prenez garde, chers citoyens d’un pays à qui il aura fallu l’expérience de l’horreur pour commencer à rejeter la honte qu’il a eu longtemps de lui-même sous la houlette des mauvais bergers (ou Bergé). On va essayer de vous gaver encore à l’entonnoir, comme des oies, de bonne nourriture sucrée et bien-pensante. Relisez Renan ! Reprenez en main votre nation comme votre patrie ! Ne vous laissez pas cocufier comme d’habitude !

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